samedi 21 avril 2012

Elections permanentes


Priapisme : (n.m) Election douloureuse et anormalement longue (plus de 3 mois), déclenchée en dehors de tout désir sexuel et n'aboutissant pas au soulagement attendu.

L'événement qui phagocyte les médias depuis des mois c'est évidement l'élection présidentielle hexagonale. Aussi précoce et déprimante que l'apparition des oeufs de Pâques et des décorations de Noël, bien avant l'heure sur les étals des supermarchés. Vu qu'un blog est un média comme un autre et que je ne suis pas original pour un sou, ce sera également le sujet de ma chronique.
Comme tout le monde, et contre ma volonté, je me suis mis à observer le phénomène. Une observation d'un oeil helvétique, donc extérieur. Tantôt fasciné, tantôt au bord de la dépression nerveuse, j'ai suivi le déroulement de ces jeux du cirque à la gauloise. Un spectacle plein de rebondissements et de phrases assassines, de temps de parole grappillés et de prises de positions déplacées. Passionnant comme une sitcom de la belle époque d'AB Productions, à déguster autour d'un verre de jus de tomates bien épicé avec ses amis à la cafétéria.

Alors que les esprits chagrins soutiennent que le résultat est couru d'avance, portons un dernier regard sur la file d'attente des candidats à quelques heures de leur premier tour de manège.

Commençons par les têtes de gondole pour finir par ceux qui rament.

Dans le coin droit, le pois sauteur Hongrois, actuel chef de l'état Nikosy Cancre-Las, probabilité au premier tour : 27 %.

Nikosy Cancre-Las

Chef de l'UMP (Union pour un Mouvement Populaire), il espère bien que le peuple fera encore un mouvement dans son sens. Le candidat sortant prie pour que les français ne ferment pas la porte derrière lui. Après cinq années sur son trône « bling-bling » de premier de la classe, le bilan scolaire de l'élève Cancre-Las est plus que mitigé. On retiendra qu'il a fait un enfant avec Carlita Burana, une chanteuse lyrique anorexique. Sinon, en ce qui concerne l' explosion du chômage et de la dette publique, ce galopin soutient que « - D'abord c'est pas ma faute, c'est la crise qui a commencé ! ».
Si il est réélu, il promet de tout copier sur sa voisine de table allemande, mais de le faire discrètement. Plus important, il souhaite se faire greffer des talons compensés pour cesser d’embarrasser tout le monde avec son escabeau lors de ses futures fulgurances devant le reste de la classe.

Dans le coin gauche, le fringuant Rouennais, Hollandois France, probabilité au premier tour : 27 %.

Hollandois France
A la tête du PS (Parti Socialiste), voilà celui qui devrait normalement se retrouver sur les tartines françaises pour le quinquennat à venir.
Le PS a connu, depuis dix ans, un concours de circonstances savoureuses : retrait de Lionel Josepas de la vie politique en 2002 et défaite de Séroyal Lesgaines face à Cancre-Las en 2007, et plus récemment le forfait du libidineux Dominant Grauss Nique par e-mail depuis un hôtel new-yorkais. Hollandois France n'a donc jamais vraiment été le premier choix mais a réussi à s'imposer à force de travailler son charisme et son régime alimentaire.
Si il est élu, il promet de ne pas remercier les français depuis son bureau ovale mais de se déplacer en jogging, en personne, jusqu'au peuple et de serrer le plus de mains possible avec un sourire niais. Sinon, réalisables ou pas, les habituelles baisses des impôts, l'augmentation du pouvoir d'achat et le mariage homosexuel sont bien sûr au programme.

A droit du coin droit, l'héritière du clan des borgnes, Mapeine Lurine, probabilité au premier tour : 16 %.

Mapeine Lurine

La patronne du FN (Front National), mais d'un FN nouveau, propre sur lui. Elle s'est émancipée de son pirate de patriarche pour redonner espoir aux français de toutes origines ethniques...Voilà en substance ce que cette femme formidable veut faire croire, et elle y parvient plutôt bien. Elle obtiendrait donc un petit point de moins que le Lurine de 2002, avec un soutien inattendu des jeunes. Les électeurs les moins dupes ont surtout peur de se réveiller lundi prochain avec la gueule de bois ou plutôt des douleurs dans le bas ventre. Parmi les efforts d'ouverture auxquels elle consent, elle promet de se rapprocher des minorités, notamment des transsexuels. En cas de victoire elle offrira à chaque personne en recherche d'identité sexuelle, une perruque blonde gratuite pour ceux qui ne veulent plus ressembler à leur papa. Ensuite elle enfermera le pays du fromage sous une cloche de verre pour en conserver les saveurs. Dans sa version fantasmée du Monopoly, les étrangers auront le choix entre  « retour à la case départ » ou  « retour à la case prison », et la monnaie sera le franc.

A gauche du coin gauche, le playboy idéaliste, Luc-Jean Metsmesmanchons, probabilité au premier tour : 13,5 %

Luc-Jean Metsmesmanchons
Instigateur du PG (Parti de Gauche) et candidat pour le Front de Gauche, il est la véritable révélation de ces élections et flotte sans aucun mal sur la vague du succès. Il attire les midinettes à ses meetings par sa gouaille et son allure de jeune sexagénaire révolutionnaire. Certaines lui écrivent même des chansons, comme Victoire Passage avec son entêtant « prends le pouvoir sur moi Luc-Jean ». Il se défend de vouloir être un dictateur à la mode « latino » et se contente d’admirer ces dirigeants sud-américains qui osent se dresser contre les méchants américains capitalistes. Malgré ces distances, elles sont encore nombreuses à déjà se voir savourer un cigare « AOC » à l'ombre des caféiers avec leur Metsmesmanchons d'amour. Ses promesses : retraite à 60 ans, remboursement total des dépenses de santé, blocage des loyers, etc... Que du bonheur !

Passons maintenant rapidement à ceux qui n'ont aucune chance de bousculer les pronostiques.

Au centre, la surprise orange, Francroux Bayffroi, probabilité au premier tour : 10,5 %


Francroux Bayffroi
Fondateur du MoDem (Mouvement Démocrate), il est considéré comme la cinquième roue du carrosse (jusqu'à ce qu'il se transforme en citrouille). Il a des projets crédibles mais pas vraiment sexy, là est tout le problème. Il se prépare par contre volontiers à n'importe quel poste de ministre de gauche ou de droite. Nommez-le : ministre de l'agriculture (il ne mangera pas de pain mais ne sèmera pas de blé non plus), ministre de la culture (pour des divertissements tout publique), ministre des sports (pour des matchs nuls).

Dans le coin « nature », deuxième dauphine miss Norvège 1961, Uva Jelly, probabilité au premier tour : 3%.

Uva Jelly
Encore plus démantelé que le parti socialiste, le parti écologiste ( Europe Ecologie Les Verts).
Outre les polémiques sur son accent chantant et sur ses lunettes fluo recyclées d'une bombe de la Saint-Sylvestre, la pauvre n'aura pas marqué les esprits. Dommage, Uva Jelly avait promis, si elle parvenait au pouvoir, d'installer des toilettes sèches dans les jardins de l'Elysée. 

Au milieu des deux droites (oui je sais ça devient confus pour moi aussi), Dupond Gnangnan, probabilité au premier tour : 1,5 %


Dupond Gnangnan


Responsable du parti DLR (Debout La République), fondé après qu'il se soit fâché avec son ancien copain d'école Nikosy Cancre-Las, Dupond Gnagnan a les fesses entre deux chaises et n'attire pas les foules avec un programme brumeux. Retour au franc français, contre Bruxelles mais pas totalement contre l'épilation intégrale... Un candidat flou je vous dis !

A gauche de la gauche de la gauche mais troooop quoi ! L'anarchiste pelucheux, Philippe Doudou, Probabilité au premier tour : 1,5 %

Philippe Doudou

Gourou du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), il est cool et sympa, sorte de punk dégarni sous analgésiques. Il n'a pas vraiment envie d'être là et ça se ressent. Dixit : « Je dors bien mais des fois je me réveille et je me dis merde je suis candidat ! ». Tout commentaire serait superflu.

A gauche aussi tiens !, le miracle cosmétique, Arlette Marteau, probabilité au premier tour : 1%

Arlette Marteau
Fiancée avec le parti Lutte Ouvrière depuis 1968, Arlette Laguillier officialise son union en 2008 et change de nom pour Arlette Marteau. Son slogan n'a, lui, jamais changé : « Travailleurs, travailleuses, on vous spolie ! ». Peu importe, je reste ébloui par sa transformation physique.


Enfin, dans une autre galaxie, le conquérant des étoiles, Jacques Rétrograde, probabilité au premier tour : 0,5 %.

Jacques Rétrograde

Créateur de Solidarité et Progrès. Il se destinait à la base à une carrière d'écrivain de science-fiction avant que ses prises de position sur les complots du « onze septembre » et son refus de croire au réchauffement climatique ne lui ferment les portes de Hollywood. Dans ses rêves les plus fous, il envoie Christophe Lambert sur la Lune pour qu'il ramène des métaux rares et il développe le nucléaire de quatrième génération. 

Voilà, on a fait le tour ?! Ouf ! La nausée me guettait méchamment. Heureusement que je n'ai pas besoin de me décider et que je peux retourner m'affaler devant « le miel et les abeilles ». Dans la rediffusion de ce soir il paraît que Giant Coocooo fait du parapente.

Français, Françaises, je vous déteste tous, cordialement.

Résultats : Comme prévu, Hollandois France tire son épingle de la botte de foin avec 28,8 % des votes. Il devance le mauvais élève Nikosy Cancre-Las qui obtient 26,1 % seulement. Médaille de bronze pour Mapeine Lurine qui attire 18,5 % des incontinents et des gouttes-au-nez. Rendez-vous le 6 mai pour voir le visage du champion transpirer de joie sur nos écrans !

samedi 31 mars 2012

La tour de Babybel


8 mai 1945.

Les Américains sauvent la planète pour la seconde fois !

Ne se limitant cette fois-ci pas à nous défendre, les "yankees" nous gratifièrent alors d'inventions formidables : le "rock and roll", les "westerns", les "jeans", les boissons gazeuses de couleur sombre aux propriétés médicinales miraculeuses, etc...
Tant de cerises sur le gâteau ont fait que l'admiration des peuples libérés pour la bannière étoilée n'a dès lors jamais cessé de grandir.

Voilà plus d'un demi-siècle que, dotés d'un sens du mimétisme à verdir un caméléon, nous nous déhanchons comme eux, nous nous habillons comme eux, nous mangeons comme eux et, "last but not least", nous parlons comme eux.

Caméléon allié
 
Cet idiome barbare mais étrangement mélodieux prenant de plus en plus de place dans nos vies et dans nos coeurs, il nous fallut évidement l'enseigner à nos chères têtes blondes et cela dès le plus jeune âge. Méthode d'apprentissage révolutionnaire, à base de "Where is Brian ? / Brian is in the kitchen" et de "My tailor is rich" aux résultats impressionnants.

Bien après l'école obligatoire, nous mettons depuis, un point d'honneur à continuer d'enrichir nos connaissances de la langue de Shakespeare (prononcez : j'expire), sans se soucier de savoir si les petits anglophones font le même effort d'adaptation de leur côté avec celle de Molière (prononcez : Molière). Ont-ils eux aussi des fascicules en français pour apprendre à demander : où donc se trouve Robert ?


"Robert est dans le garage"

Peu importe, faisons le premier pas ! Cette langue est bien trop belle ; l'utiliser est un plaisir et non une corvée ! Nous connaîtrons notre leçon sur le bout des doigts ! Promis, nous ne nous réjouirons plus de la fin de semaine pour aller bouger son corps sur la piste de danse mais du "week-end" pour aller "shake"  son "body" sur le "dancefloor". Nous ne participerons plus à des réunions en équipe mais à des "team meetings" et nous ne prendrons plus de pauses mais des "breaks".

Tout le monde s'y est mis dans un élan émouvant et spontané et le "franglais" s'est imposé sans mal comme langue nationale. 
Il reste bien sûr quelques réfractaires pleurnichards, porte-étendards d'une culture vieillissante. D'autres qui, comme l'artiste Jean Dujardin, n'ont pas envie de s'y mettre, pensant peut-être que l'Oncle Sam se contentera éternellement de films muets en noir et blanc au "box-office".


Traducteur universel

Il y a aussi quelques mères de familles bourgeoises qui me rétorqueront que l'anglais est "has-been" et que pour réussir dans la vie, il faut maintenant parler le mandarin. Et si Charles- Hubert n'arrive pas à traduire "has-been" en chinois, il n'aura pas de chien laqué bio pour le dîner !

Soyons un peu sérieux. Sommes nous victime d'un mal insidieux et irréversible que le docteur House ne pourrait soigner qu'avec des perfusions de "pudding" à la menthe pour en augmenter les symptômes, ou existe-t-il des possibilités de renverser la vapeur et de se réapproprier le français au quotidien ?


Gregory Maison

Les politiciens francophones ont, semble-t-il, baissé les bras. Les initiatives dans ce sens sont presque inexistantes. Le problème actuel est économique et pas linguistique. Pourrait-on renflouer les caisses en limitant notre utilisation de l'anglais ? La réponse est "yes we can" !

Comment ? Voici une proposition simple :

Où la présence de l'anglais est-elle la plus flagrante ? Dans la publicité pardi !
Un peu d'observation et vous constaterez que les messages commerciaux entièrement en français sont de plus en plus rares. Les annonceurs préfèrent communiquer par de petites phrases "english" efficaces affublées d'un astérisque qui renvoie à une traduction minuscule en bas des écrans et des affiches.
Imaginez le temps de travail et le nombre de litres d'encre économisés si Nike acceptait de nous dire de "juste le faire" au lieu de "just do it ". Multiplié par le nombre de marques et de pays au niveau mondial, le bénéfice serait colossal. 

*"This is not a blow job"

Ne nous voilons pas la face, cela n'arrivera pas de sitôt. Nous sommes donc condamnés.


2045. 

Toute la planète est désormais de langue maternelle anglaise, Jean Dujardin à même obtenu son "first" avec mention "very good".

Alors que le modèle capitaliste est toujours au plus mal, c'est l'heure du bilan. Qu'avons-nous donc gagné à nous prosterner devant l’envahisseur à part quelques kilos en trop ?
Unité et spiritualité. Nous sommes devenus un seul peuple qui se comprend et nous idolâtrons le même Dieu.
Nous regardons enfin tous dans la même direction sans strabisme divergent et pouvons nous atteler à un projet commun fort et ultime abandonné il y a trop longtemps : La tour de Babel.

La tour de Babel est un édifice biblique initié par les descendants de Noé (le mec à l'arche dans la pub pour le déodorant). Ces représentants de l'humanité parlant tous la même langue, celle d'Adam (le mec à la pomme dans les pubs pour les téléphones) ne voulaient plus vivre sur terre et décidèrent de construire une tour assez haute pour atteindre le royaume de Dieu. Notre créateur, fâché par tant d’orgueil, multiplia les langues afin que les hommes ne se comprennent plus. Vous me suivez ? Nous avions réussi à supprimer toutes ces langues parasites pour n'en garder qu'une. Il était tant de se remettre au boulot.


Relique biblique

Les matières premières manquant cruellement, nous nous débrouillons avec les moyens du bord : les fondations sont élaborées en carcasses de "traders" que les familles ne réclament plus. L'industrie agroalimentaire trouve enfin une noble cause pour utiliser ses invendus et fournit gratuitement le "rosbeef" pour les sols et les "pancakes" au beurre de cacahuètes pour les murs. Nous ne sommes pas en reste et apportons notre fromage à l'édifice en solidifiant l'ensemble avec la paraffine rouge recyclée de coques de Babybels, devenu l'en-cas "franglais" préféré des femmes au foyer désespérées.

Un geste de bonne volonté qui mène pourtant l'entreprise à sa perte. Nous oublions un élément important ; le problème du réchauffement climatique ayant également été mis de côté, la chaleur intenable sur le chantier fait fondre la paraffine et nous n'atteignons que le troisième étage de la tour avant qu'elle ne s'effondre dans un fracas mou.


"Babybel, c'est bien fait pour nous !"

Une petite défaite pour l'homme mais une défaite cuisante pour l'anglais.

La solution doit se trouver ailleurs.

J'ai choisi de reprendre mes cours de mandarin, la mère de Charles-Hubert m'a convaincu et puis... le chien laqué c'est tellement bon !

"I hate you all...cordially"

mardi 27 mars 2012

Les intellos font du pédalo


De quoi vais-je bien pouvoir parler dans cette première chronique... ?

Oh !,  pas la peine de me regarder avec vos yeux porcins brillants de vice, il est hors de question que j'aborde la tuerie de Toulouse.
Pour deux raisons : premièrement, l'indigestion d'informations à ce sujet guette méchamment et vous risquez de finir gavés. Je ne serai pas contre un bon foie gras d'internaute, mais ce n'est plus la saison.
Deuxièmement, je préfère pour l'instant me souvenir de la ville rose pour sa récolte de violettes et pour ses parties fines.

Rose violette de Toulouse
Malgré tout, à force de me persuader de ne pas l'évoquer, cette affaire m'a fait m’interroger sur un problème de fond ; celui du passage à l'acte (il va falloir cesser de me regarder avec cet air pervers !).
Pas celui-là évidement, l'autre, l'imprévu, le saugrenu, le violent.

Qu'est-ce qui pousse un individu X ou Y à franchir la ligne rouge ? Un passage à l'acte forcément déclenché par un événement psychologique, souvent lié à l'enfance, à une accumulation de stress...
Les raisons pour lesquelles une personne normalement constituée décide du jour au lendemain que la meilleure chose à faire est d'aller braquer son épicerie de quartier avec un slip kangourou sur la tête, de se défenestrer sans prévenir Carglass ou encore de compléter son look vintage avec une ceinture d'explosifs restent souvent bien mystérieuses.

Braqueur amateur

J'étais pour ma part persuadé qu'il fallait parfois bien peu de choses pour sombrer dans la folie pure !

Comme, par exemple, regarder un épisode de "Les ch'tis font du ski".

Nouvelle purge de la TNT (moi je vous le dis, à ce rythme-là il va bientôt falloir appeler le plombier pour faire réparer son téléviseur), vu sur W9 et produit par Alexia Laroche-Joubert (les aristos font leur boulot).

Le concept ?

9 candidats du Nord-Pas-de-Calais sont envoyés dans la ville autrichienne de Ischgl pour... je vous le donne dans le mille : faire du ski !!! Et accessoirement, travailler... Si si...
Mais comment donc une si audacieuse idée a-t-elle pu germer dans l'esprit des créatifs de la chaîne ?
Se sont-ils seulement assis autour d'une table afin d'énumérer leurs idées ?
"Les latinos jouent aux dominos", "Les blacks dealent du crack" ou encore " Les chleuhs font des envieux" ?
Et bien même pas !
Ils se sont rappelés avoir déjà envoyé une colonie de vacances à Ibiza l'an passé.
Moins coûteux d'expédier les mêmes énergumènes vers une autre destination que de se torturer en séances de brainstorming.
Et même si le choc culturel planifié pour cette nouvelle saison peut paraître moins évident, rappelons quand même qu'avec l'idée de base, catapulter une bande de jeunes abrutis à Ibiza, on était déjà loin de "Pékin Express" !


Regardons le casting d'un peu plus près.


Nous avons donc : trois danseurs, un DJ, un mannequin et trois piliers de bar.


C'est quand même étrange... Vous voulez me dire qu'ils n'ont dégoté aucun prix Nobel de chimie ni de physicien nucléaire dans le nord ?
Je justifie un peu ici le titre de cet article, mais en toute honnêteté, ne serait-ce pas formidable de voir nos jeunes beaufs résoudre des équations à douze inconnues entre deux descentes ou deviser sur la fission de l'atome en sirotant une vodka orange ?


Christopher, physicien nucléaire
Bref. Je ne vous ferai pas l'affront de vous résumer leurs folles aventures dans la station autrichienne. Peines de cœur, peines de fesses, chasse-neiges et tartiflettes, avec un manque récurant de sous-titrages dans les moments critiques
( Non ! madame Joubert, nous ne parlons pas tous couramment le ch'ti).
Quoi de neuf finalement ? Une énième téléréalité de plus et c'est tout. Oui mais une téléréalité tellement vide et abrutissante que je fus persuadé que ce simple programme pouvait devenir le déclencheur recherché de l'insanité.

Je décidai donc de réaliser une petite expérience : constater si la diffusion d'un épisode de cette atrocité pouvait suffire à aliéner trois êtres vivants lambda. Pour la mener à bien, il me fallait des sujets peu habitués à notre culture de la décadence et du culte de la personnalité.

Je choisi un extraterrestre, un ermite qui n'avait pas vu la lumière du jour depuis six ans et un extrémiste religieux (je vous vois venir... eh bien non, mon extrémiste s'appelait Francis et sa religion c'était la scientologie ; bien sûr que les scientologues sont enclins aux guerres saintes, regardez Tom Cruise, chaque année il mène un combat effréné contre les scénarios intéressants).

"Mission : Impossible 5 ou je fais un malheur ! "
11 heures 40, mes invités confortablement installés sur le canapé, l'expérience pouvait débuter, et elle fit long feu. A peine les premières notes du générique, lancinant et démoniaque, ont-elles retenti, que ce fut l'hécatombe.
Ni une ni deux, mon extraterrestre s'est fabriqué un téléphone avec un pot de fleurs et ses compatriotes sont venus le récupérer sur le balcon. Mon ermite s'est enfoncé dans le canapé et il y réside à présent depuis plus d'un mois, se nourrissant de moutons de poussière et de quelques mycoses que je veux bien lui concéder. Quant à mon intégriste religieux, Francis, il a déclaré une guerre sainte à ses lacets de chaussures. Guerre qu'il a perdue et il s'est retrouvé suspendu au lustre du salon.

E.T. pot de fleur maison
Expérience concluante !!!

Satisfait du résultat et débarrassé de mes hôtes indésirables, je m'empressai de changer de chaîne pour me retrouver sur NRJ12, la radio la plus regardée des 7-17 ans, devant une autre petite merveille de vacuité : "Hollywood Girls".

Le concept ?

Une fausse téléréalité avec de vrais anciens candidats d'autres téléréalités qui improvisent sur des scénarios écrits à l'avance...
Moi non plus je n'ai rien compris, ni au concept ni au choix débridé du casting...

"Marrakech weight-watchers"
Soit c'est une erreur, soit je devrai revoir mon jugement. Non, les intellos ne font pas de pédalo, en 2012 ils sont tous scénaristes pour la TNT...

Je vous déteste tous... cordialement...

lundi 26 mars 2012

Pourquoi ? Mais POURQUOI ??!!!


Je me présente.

Je suis Misantroll.

Âge indéterminé, physique ingrat, bête, méchant et prétentieux comme un pied se chaise clouté et plaqué or. Aucune ambition, si ce n'est celle de continuellement remettre en question et de critiquer tout ce qui bouge et surtout tout ce qui stagne (il est plus facile de tirer sur un oiseau empaillé que sur un colibri).

Je n'ai rien à dire mais j'ai un avis sur tout.

A force d'être toujours en accord et satisfait de moi-même, qui plus est un peu las de faire des petits bisous "glossy-glossy" à mon propre reflet sur une glace sans tain, et vaguement encouragé par la vindicte populaire du :  " QUOI ??!! T'as pas de blog ??!! Mais il faut que tu tweet !!! S'il te plait Misantroll, tes status facebook sont hallucinants, fais moi un enfant", j'en passe et des moins crédibles..., je me suis dit qu'il était effectivement peut-être temps d'étaler mon écœurante  confiture sur des tartines de pixels grillés.

Misantroll oui, mais un misantroll engagé et bien encré dans son époque !

Comme je ne me sens pas l'âme d'un gazouilleur, et que, avouons-le, mon "réseau social" est principalement composé d'une collection de bouchons de liège ou de capsules de bière affublés de visages grimaçants dessinés au feutre, la solution du blog s'est vite imposée à mon brillant esprit.

Cunégonde, ma meilleure amie
Un blog oui ! Mais un blog de quoi ?

Je passais rapidement en revue les catégories les plus populaires :

Cuisine (je me nourris principalement de crumbles de gravier) / Mode (même mes haillons sont dépareillés) /  Bricolage (j'utilise ma perceuse comme arme de poing) / Tricot (point de croix chez moi)...

Je commence à douter...

Et je me dis que, n'ayant de légitimité dans aucun de ces  domaines, je débattrai de tout et de rien, dans un grand fouillis désorganisé.

Cuisine, mode, bricolage, tricot, médias, société, politique, religion, jeux-vidéos, philatélie, prostitution, ...

Je suis Misantroll.

Je vous déteste tous...cordialement...